mercredi 9 mai 2012

H I M #rms [bis]


Voici la suite de mon inoubliable rencontre avec Richard Matthew Stallman, lors de sa courte visite à Sayada (où il a passé une nuit) et à Monastir ...
Il y a toujours du temps pour lire !
Après la photo souvenirs, nous descendîmes pour chercher les voitures. Je mis les sacs dans ma modeste 106 et nous (moi, Ali, rms et sa compagne) restâmes debout devant la porte du garage en attendant que Nizar fasse sortir sa voiture. Il faisait beau et le soleil envoyait des rayons chauds et réconfortants. Je demandai à rms de bien profiter de cette manne du ciel, il révoqua « ... pas pour longtemps, c'est bon pour deux minutes, après c'est pas bien ! ». 
rms au musée de Lamta
(photo by @nizarus)

Se sentant ne rien faire d'utile, rms demanda qu'est ce qu'on attendait ? Je répondis qu'on attendait la voiture de Nizar... Mine de rien il chercha un bouquin de son sac et se mit à lire debout ! Je pris mon chemin en me séparant du groupe des geeks et leur Maître, eux ils allèrent rendre une visite au musée archéologique de Lamta, en effet, rms affectionnait les monuments et sites archéologiques.

À Monastir, nous prîmes rendez-vous dans un petit restaurant charmant dans la médina pour déjeuner ensemble. rms commanda un plat de couscous à l'agneau, pour l'entrée, il nous invita tous à partager les plats (tiens ça ne m'étonne pas ;-)).

rms discutant avec l'oiseau
Quand Stallman prit la première cuillère de couscous, les traits de son visages changèrent, teint d'un rouge vif, il commença à sentir une chaleur remonter sa tête. Il a sous-estimé la force piquante des piments tunisiens ! Il appela le serveur et l'invoqua à offrir deux variantes du couscous, une première ordinaire et une seconde moins piquante, sinon avertir les clients que c'est du piquant. Avec un sourire, le serveur nota ses recommandations et s'en alla ! J'expliquai à rms que le couscous se prépare avec une sauce qui bouillonne sous une sorte de tamis contenant la semoule et qu'il est difficile de préparer deux sauces distinctes sinon on pourrait présenter le couscous avec de la semoule sans sauce et de proposer un autre bol contenant la sauce que le client pourrait s'en servir à volonté. Richard affirma qu'il a vu cette dernière solution dans certains restaurant marocains qu'il a pu visiter.

Entre-temps, dans la cour intérieure du restaurant un mulet-chardonneret faisait ressentir un chant fabuleux, rms passionné d'oiseaux demanda s'il y avait vraiment un oiseau à l'intérieur, dès que la réponse fut affirmative, il s'empressa de gagner la cour et de passer cinq bonnes minutes à contempler l'oiseau et même à « parler » avec lui...

Ali et moi attentifs au Maître rms
La suite du repas fut un instant d'échange de réflexions diverses et générales, mais ce qui m'a marqué dans la philosophie de rms et que je ne partage pas son point de vue est sa vision pour la population mondiale qui ne cesse de s'agrandir, causant entre-autres le réchauffement climatique de la planète, selon rms la solution est tout simplement de « cesser d'avoir des enfant, il y a trop de monde sur terre... »
À la fin du repas, Ali prit la charge d'enregistrer une vidéo de Stallman au profit d'une association italienne. Ça fut un moment insolite au restaurant, un barbu à la capillarité singulière entrain de parler en anglais sur les Free Software and Freedom , ça ne laissa personne indifférent, même un fleuriste ambulant pris par le charme du Maître resta médusé devant le « spectacle ». Que dire de moi-même ? (cf. photo plus haut)

Voilà comment j'ai rencontré Richard Matthew Stallman, cette figure emblématique du monde des logiciels libres. Une personne, excentrique mais tellement sincère, humaine et révolutionnaire !

"See you soon Master!"
 

mardi 8 mai 2012

#rms à Monastir

« Le monde des logiciels libres est en danger ! » Ainsi cria Richard Matthew Stallman plus connu sous les lettres rms, lors de sa conférence organisée le mercredi dernier au Palais des sciences de Monastir. Stallman, ce « gourou » non proclamé des logiciels libres, est le fondateur et le président de la Free Software Foundation (FSF), d'ailleurs il est l’initiateur et le fervent défenseur du projet GNU (GNU is Not Unix) et la General Public Licence (GPL), deux œuvres qu’il ne cesse de développer et de promouvoir partout dans le monde. Son mouvement universel a été largement suivi par des adeptes partageant ces mêmes principes. 
rms s'adressant à son public au Palais des sciences de Monastir
La communauté des utilisateurs des logiciels libres a invité rms à se rendre en Tunisie et parler librement de son projet, chose qu’il n'a pas pu faire lors de sa première visite lors du Sommet mondial sur la société de l'information tenu en 2005. Sa conférence au Palais des sciences de Monastir était la dernière d'une série de rencontres organisées en Tunisie. À Monastir, des étudiants, des enseignants et même des curieux étaient au rendez-vous (j'ai dénombré plus de 400 participants dans la salle) sont venus voir cette légende vivante adresser un discours sur les logiciels libres

Stallman debout et les pieds déchaussés, a commencé son speech par cette recommandation adressée à son public : 
«... ne mettez pas des photos de moi sur facebbok, facebook n'est pas ton ami, facebook est un moteur de surveillance global qui collecte des informations sur moi et je ne veux pas que mes photos soient identifiées... » 
Voilà, ça annonce bien la couleur à ceux qui découvrent le libre ! Après cette brève initiation, Stallman a défini le logiciel libre en trois mots :
« liberté, égalité et fraternité ».
 La liberté car le logiciel libre respecte la liberté des utilisateurs ; l'égalité car le logiciel libre ne donne à personne des pouvoirs sur d'autres personnes ; fraternité car il encourage la collaboration entre les utilisateurs. De même, il a bien expliqué qu'un logiciel libre n'est pas forcément gratuit, bien que liberté rime avec gratuité. Les logiciels libres présentent quatre libertés fondamentales : 
  • liberté 0 : la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages, 
  • liberté 1: la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter à ses besoins, 
  • liberté 2 : la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies), 
  • liberté 3 : la liberté d'améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.
Mais les logiciels privateurs sont un vrai fléau, qui « génèrent un système social injuste »... Il les a même qualifiés de drogues qu'on distribue, gratuitement, dans les établissements scolaires et une fois la dépendance est créée, on vous oblige à vous en procurer en payant de l'argent.

Stallman a aussi mis l'accent sur les dangers qui guettent les logiciels libres, un danger venant même de l'intérieur du mouvement qui ôterait le mot libre pour le remplacer par l’appellation « Open Source »! 

Pendant plus de deux heures, le quinquagénaire a charmé la majorité des présents. Il parlait sur un ton calme qu'un certain ami a qualifié de zen et d’hypnotisant !

Vers la fin de la rencontre, beaucoup ont posé des questions à Stallman lui demandant son opinion sur une question ou une autre, ou même pour présenter son désaccord avec la philosophie stallmanienne... C'était une belle occasion pour plusieurs personnes de découvrir un homme excentrique, certes, mais un homme militant, courageux et de principe.

Article paru le 7 mai 2012 sur Tunandtech.net 

lundi 7 mai 2012

Precise Pangolin is out!



Un Pangolin - Image de Apokryltaros

La nouvelle version 12.04 LTS (Long Term Support) de Ubuntu est sortie le mois dernier et porte comme code « Precise Pangolin » comme le veut la coutume instaurée par Canonical l'entreprise qui délivre Ubuntu, une coutume qui consiste a nommer les versions par deux mots (un adjectif et un nom d'un animal) commençants par la même lettre.

La nouvelle version de ce célèbre système d'exploitation basé sur GNU/Linux rapporte aux versions précédentes plusieurs améliorations dont essentiellement l'utilisation du kernel (noyeau) 3.2 et ce qu'il offre pour la gestion de l'alimentation.

Ubuntu, facile à installer et à manipuler, devient de plus en plus une alternative libre et de valeur à ces logiciels propriétaires et privatifs qui limitent à chaque jour nos libertés.

H I M rms

H I M rms = How I met Richard Matthew Stallman

Nizar m’appelle : «J'ai besoin de toi, pour un service ! ... » Je savais que rms avait passé la nuit chez lui, il était venu la veille depuis Mdjez el-Bab où il a présenté sa deuxième conférence en Tunisie après celle de l'Insat le dimanche dernier. Nous avons prévu de le faire visiter Sayada, mais bon, l'heure était un peu tardive et l'invité et ses compagnons de routes étaient sans aucun doute fatigués par le long trajet ! Alors le lendemain matin mon ami m'appelle et me demande mon aide, il a besoin de transporter les grosses valises à Monastir...

J'ai sauté sur les marches de l'escalier qui mènent à l'appartement et dans ma tête en tas d'images sur ce génie père du GNU et de la GPL. J'avais commencé à lire un livre qui s'intéresse à sa vie et ses opinions et à chaque page lue, il me parait de plus en plus clair que rms n'est pas une personne ordinaire.

Arrivé devant la porte, Nizar m'invite à entrer voir rms, il était dans la grande chambre entrain de travailler sur son petit ordinateur blanc qui contraste avec le monsieur ! Sans quitter ses yeux verts de son écran il m'a souhaité la bienvenue et quand j'ai avancé l'honneur d'être à ses côtés il m'a répondu d'une voix machinale : « Je n'entends rien, je suis presque sourd ! Pouvez-vous parler plus fort ? » Surpris j'ai réitéré ma pensée, alors avec grâce il a dit : « Ah ! Écoutez je ne suis pas dieu, je suis seulement le St IGNUcius ! »...

St IGNUcius and me!
C'était mon premier contact avec rms. J'ai profité de sa présence pour immortaliser l'instant dans une photo souvenir que Nizar a eu la gentillesse de prendre.

Sinon vous pouvez lire sur sa conférence au Palais des sciences de Monastir ici : http://www.tunandtech.net/34468/357/170/richard-matthew-stallman-a-monastir-le-monde-des-logiciels-libres-est-en-danger.html